Généralement, la majorité des gens pense aux pires situations lorsque cette expression est employée. Que nenni. Parfois le passé nous joue des petits tours agréables ou nous lance des clins d’œil amusants. Si je vous dis cela, c’est que l’actualité culturelle cannoise du moment m’en joue un. Je vous raconte.
Mercredi, j’étais invité au vernissage de l’exposition « Les légendes de la Terrasse Martini » à l’Espace Miramar, par le service presse de la mairie de Cannes. Voilà en réalité une invitation qui m’intéresse au plus haut point puisqu’elle traite des photos de Monique Janin (une belge devenue cannoise depuis 2002). Sur les photos qu’elle a prises, essentiellement des portraits d’artistes, de célébrité des années 60-70 à Bruxelles au sein de la Terrasse Martini dont elle a été la directrice pendant douze ans.
Le Centre international Rogier, un immeuble de vingt-neuf niveaux, construit de 1958 à 1961 d’après les plans des architectes Jacques Cuisinier et Serge Lebrun, comportait à l’origine une galerie commerçante avec 80 espaces boutiques, 150 logements, quelques bureaux, le Théâtre National avec ses deux salles de spectacle et surtout une fantastique terrasse au 29e étage, du nom d’une marque italienne d’apéritif très connue : Martini & Rossi.d
Mais revenons à l’exposition à l’Espace Miramar. Si mon père était encore de ce monde, il aurait certainement reconnu quelques célébrités sur les photos du livre de Philippe Jadin et Charles Langhendries La Terrasse des légendes : Bruxelles 1958 – 1978.
J’ai pris le temps de discuter avec Monique Jadin, de lui raconter la raison de ma présence. Je me devais de lui narrer cette anecdote.
Jean-Michel Arnaud, PDG du Palais des Festivals, déclara dans un petit discours lors de l’inauguration, que ces photos étaient le témoignage d’une époque révolue, d’une époque où, comme le chantait si bien Jacques Brel « C’était au temps où Bruxelles chantait ». Elles témoignent aussi du fait qu’en Belgique, dans la vie culturelle, la gastronomie, les brasseries, occupent une grande place dans la vie des gens mais aussi dans la vie nocturne. Subitement, je réalise combien l’ensemble des photos que j’ai faites des célébrités et des stars au cours de mes douze ans de vie à Saint-Barthélemy, pourrait faire l’objet d’une exposition dans cinquante ans sur le témoignage d’une autre époque révolue.
Bon, je m’arrête là en vous disant que l’exposition se termine le 2 avril prochain (jour anniversaire de mon défunt père). Vous voyez, quand je vous disais que le passé nous rattrape toujours…