Stupeur, ce mercredi, pour Cannes, ville hôte en 2018 et 2020. L’organisateur de la grande course aérienne internationale a annoncé l’arrêt du championnat à l’issue de cette saison 2019.
Laconique ! Sinon lapidaire. Sur le site de l’épreuve et sur les raisons qui ont motivé sa décision de stopper l’une des compétitions aériennes les plus impressionnantes au monde, RedBull l’organisateur et fabricant de boissons énergétiques, nous invite à lire entre les lignes…
« RedBull ne prolongera pas le championnat du monde RedBull Air Race au-delà de 2019. (…) Malgré la grande qualité de ces Séries, le RedBull Air Race n’a pas su susciter le même intérêt que les autres événements organisés par RedBull à travers le monde. RedBull remercie les pilotes, leurs équipes, les partenaires, les villes hôtes, ainsi que l’ensemble des employés Red Bull pour tout ce qu’ils ont su mettre en œuvre pour rendre ces événements aussi palpitants et mémorables. »
Maigre consolation pour les compétiteurs(trices) français(es), Mélanie Astles, Baptiste Vignes (en catégorie Challenger) mais aussi Mika Brageo, Nicolas Ivanoff et François Le Vot (en Master Class), la saison 2019 ira bien jusqu’à son terme, avec encore trois épreuves à disputer.
À savoir : Kazan (Russie), les 15 et 16 juin ; Lake Balaton (Hongrie), les 13 et 14 juillet et Chiba (Japon), les 7 et 8 septembre.
ATTERRISSAGE BRUTAL POUR LA VILLE DE CANNES
Pourtant, aucun signe avant-coureur depuis la première épreuve du circuit à Abou Dhabi, début février.
Aucune info alarmante n’a filtré sur la mort de cette compétition de haute voltige extrême, créée en 2003, avec déjà 90 courses au compteur.
Tant au niveau de la communication de RedBull France que du côté de Cannes. Un sacré coup dur pour la cité des festivals qui avait été la toute première ville française à accueillir l’événement, du 20 au 22 avril 2018.
Avec des retombées économiques formidables, puisque près de 85.000 spectateurs étaient venus assister à un spectacle hors du commun, au ras du plan d’eau, entre la baie de Cannes et les îles de Lérins.
Un panorama exceptionnel pour un show sans commune mesure en Europe. L’occasion de découvrir aussi, en marge de la compétition entre monomoteurs légers, les évolutions sensationnelles de l’homme volant Franky Zapara sur son flyboard, le passage de la Patrouille de France ou encore les défilés de vieux bombardiers et triplans flamboyants.
Au point que, le 22 octobre dernier, la Ville de Cannes annonçait fièrement et officiellement le retour de l’épreuve en avril 2020:
« Nous sommes heureux d’annoncer le retour prévu de la plus grande course aérienne du monde (…). Cannes et sa baie sont une vitrine magnifique pour les sponsors de l’événement et, pour la ville cette manifestation populaire, porteuse pour l’ensemble de la Côte d’Azur, est essentielle pour drainer une nouvelle clientèle en amont du démarrage de la saison d’été. »
Le deal avec RedBull était alors de programmer l’Air Race sous la forme d’une biennale pour permettre à d’autres villes emblématiques européennes d’accueillir une étape. Pour rappel, le maire de Cannes insistait alors bien sur le fait qu’aucun argent public n’était engagé.
Près de 2.000 personnes, issues du secteur privé, et 651 bénévoles de l’association « Cannes volontaires » avaient été mobilisés plusieurs mois avant et pendant les trois jours de cette épreuve française unique.
Contactée ce mercredi, la Ville de Cannes n’a pas souhaité réagir après la décision abrupte et irrévocable de RedBull international.
Toutefois – comme elle le laissait entendre – nul doute qu’elle saura rebondir et reprogrammer une manifestation d’envergure sur cette même période l’an prochain. Les demandes ne manqueraient pas…
« UNE DÉCISION COURAGEUSE »
Quant à la direction de communication française de la célèbre marque de boissons énergétiques, l’arbitrage s’est fait plus haut, dans la plus grande discrétion.
L’annonce paraissait… très inattendue. Mais, officiellement: « No comment! ». Tout au plus, se félicite-t-on, presque en “off”, de l’honnêteté du siège international qui « reconnaît une baisse d’intérêt du public pour l’Air Race. Sa prise de décision est courageuse pour mieux se consacrer à d’autres manifestations » telles que la F1, en tête, avec l’Aston Martin Red Bull Racing, mais aussi les sports de glisse extrêmes, les concours de plongeon, le VTT, etc.
Enfin, si vous tenez absolument à assister à une épreuve de voltige orchestrée par RedBull en France, rendez-vous – et original contre-pied complètement barré – le 30 juin à Lyon, à la Darse de Confluence, avec le « Jour d’Envol ». Le principe: « Concevoir, construire et piloter un engin volant non motorisé pour planer plus loin que les autres! »
En effet, on est très loin de l’étoffe des héros des pilotes chevronnés de l’Air Race et des 10G qu’ils encaissent sans sourciller!